Mood Indigo

Magie de ce bleu si précieux.

Images enchevêtrées de méharées guidées par les silhouettes aux reflets lapis, de blouses de travail rigides et lustrées par leur laminage, d’élégance ouvrière sous la grosse toile, d’orient et de beauté cachée. Un mythe, un fantasme.

Apprendre à le concocter, à le peaufiner.

Lauris, le village médiéval, perché, accroché à la falaise. Les jardins suspendus de Couleur Garance. Babylone en Lubéron. Découvrir les plantes rares ou si communes qui donneront aux étoffes et aux fils leurs teintes profondes. Faire chauffer des marmites d’où se dégagent des odeurs âcres. Voir le bouillon coloré mousser à la surface. Le garance explose, sang de bœuf sacrificiel, si beau sur la laine.

Mais pour l’indigo, pas de bouillon. Trop délicat, il ne se révèle pas si facilement. Il se cache sous une croute irisée, verte, presque décevante. C’est justement là que tout commence. Le sortir, l’aérer et voir se révéler le bleu. Recommencer à plonger l’étoffe, sans jamais remuer le mélange pour ne pas y faire rentrer l’air qui gâcherait tout, afin d’obtenir l’intensité désirée.

product_thumbIl ne sert à rien de laisser tremper longtemps, c’est la multiplication des bains, par couches successives qui intensifiera la teinte. Du pâle chambray au plus intense bleu de Nîmes, toute la gamme se déroule.

 


 » You ain’t been blue; no, no, no.
You ain’t been blue,
Till you’ve had that mood indigo. »


indigo