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Happy Souls Garden, des meubles de jardin qui rendent heureux

Jean-Marc Herzel et Charlie Tribollet sont des âmes heureuses. De leur désir d’entreprendre à deux, sont nés des meubles d’extérieur en bois qui associent modularité, up-cycling, fabrication locale et économie solidaire. C’est le début de l’aventure Happy Souls Garden.

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Tous deux se sont rencontrés sur les bancs de la Kedge Design School à Toulon. Lui est ingénieur commercial et elle designer. Dès le départ ils souhaitent insuffler à leur entreprise les valeurs qui les guident. Ils aiment chiner et récupérer des objets qu’ils transforment. Ils sont dans une économie du peu, mais du mieux et s’entourent d’objets utiles et ayant du sens. Ils privilégient les matériaux naturels et les formes simples et intemporelles. Ils vivent entourés par la nature et ne marquent pas de frontière nette entre la maison et le jardin.

hsg2Ils expérimentent avec des palettes en bois, cet emballage industriel devenu incontournable, qui présente l’avantage d’être recyclable et réutilisable. L’aspect leur plait, mais les matériaux sont trop pauvres et ils se mettent à la recherche de fournisseurs locaux. Le bois provient du var et le métal vient d’Europe. Pour la fabrication ils s’orientent vers un atelier solidaire Hyèrois (ESAT), s’entourant des savoir faire d’ouvriers en réinsertion professionnelle.

Ainsi nait une première collection de meubles d’extérieur au style industriel, solides et entièrement modulables, qui vont meubler les jardins suspendus des Terrasses du Port à Marseille, en 2015. Pliables à plat, les sièges, tables basses, mange-debout ou jardinières se remontent en un clin d’œil, sans aucun outil. Depuis les commandes d’aménagement pour des évènements se multiplient.

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Jean-Marc et Charlie veulent maintenant pousser leurs recherches plus loin et faire évoluer les meubles vers des usages plus pérennes, développer l’aspect créatif et le confort. Charlie a fait l’acquisition d’un métier à tisser et avec la collaboration d’un autre atelier solidaire local, à La Garde, spécialisé lui dans le textile, elle récupère des bandes d’étoffes dont elle fait des coussins et tapis.

Enfin, pour boucler la boucle, les deux jeunes créateurs s’interrogent sur le recyclage de leurs objets et se sont mis à la recherche de filières qui pourraient trouver une nouvelle vie à certains de leurs meubles une fois usagés. L’idée germe de les transformer pour les faire renaitre dans des usages collectifs, tournés vers l’écologie, le jardinage partagé ou même l’habitat de secours pour les plus démunis. Un duo de  makers à suivre dans leur jardin rêvé avec les pieds bien ancrés sur terre.

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La Contrie: un sac juste pour soi

Edwina de Charette est une femme déterminée. L’obsession de la tendance l’ennuie et les efforts de ses contemporains pour paraître cool la lassent. On est cool ou on ne l’est pas; et Edwina l’est définitivement, d’une façon qui n’appartient qu’à elle. Alors lorsqu’elle se met il y a sept ans à la recherche d’un sac, beau, bien fait qui traverserait les années sans jamais se démoder, elle se sent un peu frustrée.

Bien sur, les sacs Hermès sont la quintessence du luxe intemporel, mais à part le très exclusif sellier de la rue saint Honoré, toutes les marques se sont lancées dans une course effrénée pour créer le IT bag. Celui que l’on n’aimera qu’une saison, lassées de l’avoir vu partout.

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Edwina se met à la recherche d’un maroquinier avec lequel elle réalisera ce sac qu’elle veut, rien que pour elle. Elle se pique au jeu, tombe amoureuse de la matière, apprend les bases du métier avec l’artisan et réalise que son désir de sur mesure est dans l’air du temps. C’est la naissance de son atelier de maroquinerie, La Contrie. Elle veut y créer des sacs qui ne vieilliront pas, mais se patinerons en gardant leur forme et leur modernité, grâce à des lignes simples et à une qualité sans concession.

Elle puise dans ses souvenirs pour exhumer des formes familières de sacs utilitaires et les transformer pour la ville. La gibecière devient le Rohan, le porte document, le Marengo, le sac photo, le Sourdière, la boite à objectifs, le Carrousel. Au total neuf formes de base que l’on peut modeler selon ses désirs de matières, couleurs de peaux et de fils, finitions, taille des poignées et des bandoulières, marquage à chaud…une sorte de demi mesure appliquée à la maroquinerie.

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la-contrie9Les fournisseurs tous français sont triés sur le volet. Les peaux sont toutes d’une qualité exceptionnelle et l’atelier les choisit tannées végétalement lorsque cela est possible. La palette des couleurs et les textures des cuirs stockés dans l’atelier vont du taurillon du beige tourterelle le plus subtil, au croco violet le plus intense. Les doublures en chèvre, plutôt qu’en toile viennent apporter des contrastes surprenants ou au contraire calmer une couleur extérieure flamboyante.

Dans l’atelier de la rue de la Sourdière, trois artisans et une apprentie œuvrent dans un silence à peine rompu par les grincements du parquet. Chaque artisan réalise intégralement la pièce dont il a la charge. Le placement du patron sur les cuirs est précis. L’œil recherche les défauts éventuels dans les peaux pour les exclure. On ne prend que le meilleur de la matière. Les coutures intégralement réalisées à la main signent le travail de chacun. On observe la réalisation d’une mortaise dans une peau de taurillon bleu marine profond et celle d’un filet double pour la création d’un porte carte doublé de chèvre bleu pâle. La lenteur et la minutie des gestes. L’atelier ne travaille sur les grosses pièces qu’à la commande. Il faut compter entre trois et quatre mois de délais pour un sac et un budget qui commence aux alentours de 2.000 Euros.

Une grande variété de petite maroquinerie a été développée en complément, réalisée selon les même standards, mais plus accessible. Edwina a par ailleurs développé une gamme lacée de cordons colorés, construite autour du modèle Rohan. De mini gibecières plus sport, qui sont aussi distribuées, entre autres chez Colette. Pour la première fois Edwina va développer sa propre gamme de couleurs avec un tanneur français. Un bordeaux, un gris et un noir qu’elle a voulu «  très naturel, pas plastique ».

Elle lance aussi quelques collaborations triées sur le volet, avec les Cires Trudon et la marque Off-White, qui donnent une nouvelle visibilité au travail de l’atelier et de nouvelles pistes de recherche. Une manière de s’ouvrir à de nouveaux développements sans compromettre son éthique de travail, pour cette belle marque artisanale qui s’autofinance depuis ses débuts en 2011.

La Contrie – Atelier/boutique

9-11 Rue de la Sourdière Paris 1er
10h-19h du lundi au vendredi. Ouvert le samedi sur rendez-vous

Tel 33 1 49 27 06 44 – http://www.lacontrie.com

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Laura Punto, bottière : these shoes are made for walking

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Nous avons rencontré Laura Punto à Barbès, alors qu’elle mettait au point les prototypes des vertigineux souliers du prochain défilé de Xuly-Bët à New-York. Cette rencontre avait pris place dans l’atelier Maurice Arnoult, ou Laura se forme au métier de bottier depuis cinq années.

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Cet atelier exceptionnel, situé dans la Goutte d’Or, a vu le jour à Belleville sous l’impulsion du bottier Maurice Arnoult, qui dès les années 90 avait naturellement commencé à transmettre bénévolement son savoir faire à une poignée d’élèves. Au décès de Maurice Arnoult l’association a été transférée dans cet autre quartier populaire, haut lieu de la création textile et sa direction reprise par le Maître bottier Michel Boudoux.

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L’atelier qui compte aujourd’hui outre Laura, treize élèves, attire des personnes aux profils très variés tous motivés par une envie : maîtriser les fondamentaux nécessaires à la création d’une chaussure pour femmes. L’atelier Maurice Arnoult est à sa création le seul atelier de formation entièrement dédié à la chaussure féminine qui forme des femmes aux métiers de la chaussure.

Laura est arrivée en France, ses diplômes d’anthropologue visuel et de design en poche, avec l’envie de travailler en agence de design. Frustrée par une ambiance de travail étriquée par l’esprit de compétition exacerbé qui règne dans l’agence où elle exerce, elle découvre à Belleville l’atmosphère bienveillante de l’atelier de Maurice Arnoult. A l’opposé des designers, auprès desquels elle débute, avares de leurs savoirs, elle découvre chez le maître bottier et ses élèves, une communauté fondée sur la transmission. L’objet chaussure l’attire immédiatement, mais lorsqu’on discute avec Laura on s’aperçoit que c’est plus la rencontre avec ces maîtres qui se dédient à passer le flambeau à une nouvelle génération qui l’a conquise.

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Le travail qu’elle découvre auprès de Michel Boudoux, qui a chaussé les plus grandes élégantes anonymes ou célèbres dans sa boutique de l’Avenue Montaigne pendant plus de quarante ans, est une permanente recherche de l’impossible. Laura dit se mettre avec lui dans les conditions d’une véritable chasse au trésor qui repousse les limites esthétiques et techniques.

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Les souliers pour elle doivent se construire comme des rêves. On fantasme un plissé bijou, une broderie fabuleuse, « On se dit que cela va être impossible à réaliser et on repousse ses limites, ou on se lance à la recherche de l’artisan qui pourra nous permettre de réaliser ce rêve ». Pour la marque Xuly-Bët, Laura a réalisé des mules hyper compensées avec des plateaux impressionnants, qui lui font dire en riant : « Ce sont des chaussures sur lesquelles on adopte cette démarche « je tombe? je tombe pas? » qui appelle le bras de l’autre. C’est un jeu. » Pour elle le discours esthétique doit toujours se faire dans le respect de la personne de la femme et de la vie qu’elle mène dans ses souliers. Une attitude engagée, qui correspond bien à l’esprit de l’atelier qui l’a formée, tourné vers le partage et l’ouverture.

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Laura s’est associée à Philippe Atienza, qu’elle a rencontré au cours de sa formation. Elle réalise dans l’atelier qu’ils ont ouvert ensemble avenue Daumesnil tous les souliers féminins. Auprès de ce maître bottier, qu’elle décrit comme un passionné dédié corps et âme à son travail, elle raffine son approche, teste de nouvelles choses, lance des idées qu’il rend réalisables. Elle poursuit son engagement au sein de l’atelier Maurice Arnoult, car pour elle désormais, transmettre à son tour et partager cette envie de repousser les limites avec d’autres est devenu essentiel.

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ATELIER MAURICE ARNOULT
8, Rue des Gardes 75018 Paris
maurice.arnoult@voila.fr

ATELIER PHILIPPE ATIENZA
53, Avenue Daumesnil 75012 Paris